Exposition ’Louis Le Gros’ au Musée des Jacobins

Nous sommes allés au Musée des Jacobins voir l’exposition consacrée à Louis Le Gros qui était parmi les otages raflés à Morlaix le 26 décembre 1943. Julien nous accueillis et nous a présentés les dessins et les tableaux réalisés par Louis Le Gros. Il nous a raconté la triste histoire des otages déportés en Allemagne. Amélie et Gwladys

Nous avons vu un petit film dans lequel un ancien otage racontait cette histoire.Sarah nous a dit que son arrière-grand-oncle faisait aussi partie des otages. Raymond, son grand-père, lui a raconté son histoire.Shaïna

Charles Saliou, dit Charlot, était le frère de mon arrière-grand-mère maternelle. Il habitait à Coatshero.Le 25 décembre 1943, les Allemands fêtent Noël rue de Brest dans un foyer. Un résistant morlaisien lance une grenade de la rue Gambetta sur la verrière sous laquelle se trouvent les Allemands. Le 26 décembre 1943, en représailles, ils décident de prendre en otages des Morlaisiens. Charlot avait décidé de passer les fêtes à Morlaix avec un ami alors que sa mère et sa sœur Jeanette étaient parties à Brest passer Noël chez Lucette sa grande sœur. Le 26 décembre, Charlot décide alors de rejoindre le centre-ville avec son vélo. Il dévale à toute vitesse la rue de Ploujean et se retrouve face aux Allemands. Charlot, âge de 16 ans ½ est alors pris en otage. 120 personnes sont arrêtées. 60 seront gardées pour rejoindre l’aéroport de Ploujean puis la gare de Morlaix où beaucoup de personnes leur donnaient de la nourriture et des affaires. Charlot reviendra à Morlaix en mai 1945 (à la fin de la seconde guerre mondiale). Sa famille le retrouvera très faible. Il fera son voyage en civière. Afin de ne pas oublier cette journée du 26 décembre 1943, la place qui se trouve devant la mairie de Morlaix porte le nom de la « place des otages. » Sarah Le Guen

La rafle Le 24 décembre 1943, un attentat a lieu au foyer du soldat, rue de Brest. Dix-sept soldats allemands sont blessés. En représailles, les Allemands rassemblent 600 hommes entre 16 et 40 ans sur la place Thiers (actuellement appelée la place des otages). Parmi eux, 60 sont choisis pour aller dans un hangar à l’aérodrôme de Ploujean et après dans des camps de concentration. Melvin et Maël

Dans le train de la mort Les 60 otages sont arrivés à la Gare de Trêves avec d’autres centaines de prisonniers et les gardes s’aperçoivent que cinq d’entre-eux se sont enfuis dont le docteur Mostini. Les gardes déshabillent tous les prisonniers et les remettent dans les wagons. Comme ils sont très serrés, ils ont très chaud. Les Allemands leur donnent du saucisson à manger. Ça leur donne très soif. Ils peuvent faire leurs besoins dans un seau. Ils se déplacent pour aller lécher le bois humide pour se réhydrater. Il y a beaucoup de morts et certains deviennent fous. A l’arrivée à Buchenwald, ils sont accueillis par les chiens bergers allemands.Nicolas et Lookas

On nous a rassemblés sur la placeThiers. Tous les yeux sont rivés sur nous.Arrivés aux hangars de Ploujean, lesGardes se mettent en placeEt l’enfer commence.Signé Louis Le Gros.

Lukas et Jonathan

La vie au camp

Quand ils sont arrivés au camp de concentration à Buchenwald, les prisonniers ont été obligés de se raser, de se désinfecter dans un bain de grésil. Ensuite, on leur a donné des vêtements de n’importe quelle taille. On leur a mis un signe derrière le dos comme une croix rouge qui signifiait prisonnier politique ou un triangle rose qui voulait dire homosexuel ou l’étoile jaune pour les juifs. BéréniceLes otages travaillaient dans des carrières et les Allemands faisaient sauter des mines. Comme les prisonniers n’étaient pas prévenus, il y avait des morts. Les allemands leur donnaient du travail qui ne servait à rien.Quand ils allaient dehors, ils ramassaient du thym pour le mettre ensuite au-dessus du poêle pour faire de la tisane. Les dimanches soirs, ils chantaient et dansaient autour du poêle. Ils mangeaient tous les jours de la soupe et quelquefois de la bouillie. Dans les chambres, ils étaient très serrés, plus de 60 personnes dans un seul bloc. Par terre, c’était de la terre séchée ou boueuse. Emilie, Elisa et louna

Près du poêle à bois,Rassemblés autour d’une tasse de thym,On pense à Morlaix.Mostini a réussi à s’échapperIl a dû retrouver sa famille.Serrés comme des sardines sur notre Châlis inconfortable, nous nous serrons les coudes.Un homme vient de mourir.Il est tout maigre et blancTout comme nousEt on espère ne pas finir comme lui.

Guy-Yann et ThélioCe tableau s’appelle ’Promiscuité’. Ce mot veut dire que les prisonniers étaient serrés, sans intimité, sans confort.Ce tableau illustre l’horreur des camps et des blocks. Celui-ci s’appelle le block 56. Les blocks étaient sales, il y avait du vomi par terre. Les personnes mortes restaient parfois deux jours par terre ou sur les châlis. Ils passaient leur temps à s’ennuyer. Le sol était boueux quand il pleuvait. De temps en temps, les prisonniers pouvaient boire du thé au thym et parfois ils recevaient un peu de tabac de manufacture de leur famille. Louis

Promiscuité

Hiver 44. Je suis frigorifié et je suis épuisé.Après une longue journée de labeur,Je rentre au block 56 où nous sommes très serrésNotre quotidien, c’est l’horreur et la peur.

Sous mon costume rayé marqué d’une croix,je n’ai plus que la peau sur les os.Près de mes amis, sur le lit de boisJe fais des croquis signés Louis Le Gros.

Près du poêle à bois, nous nous réchauffonsUne tisane de thym nous ferait du bien.Malgré l’inconfort, une petite chansonRemonte le moral mais ne change rien.

Le jour de Noël, allongé sur mon châlisJe pense à tous mes proches restés à Morlaix.Ici, ni intimité, ni rires en famille.Quand retrouverons-nous la joie et la paix ?

Les CM2

Louis Le GrosLouis le gros est né à Plougasnou le 28 août 1916. Ses parents sont domiciliés à Térénez. Ils occupent l’unique maison de la presqu’île de Penn Ar Beg, à l’extrême pointe du tombolo. Au moment où Louis Le Gros se fait arrêter, il est employé (dessinateur) au génie rural de Morlaix. Il loge au 7 grand’rue chez la famille le Coz, quincaillers. Il est déporté à Buchenwald où il va réaliser des dessins et les cacher sous son châlis. Il représente les scènes vécues au quotidien, la vie des déportés.Maxence et Martin Louis Le Gros, peintre et dessinateur

Quand Louis Le Gros a été pris comme otage, il a emporté son carnet à dessins. Il savait que c’était très dangereux mais il prenait quand même le risque de dessiner. Il réalisait de nombreux dessins qui représentaient la vie au camp et il les rassemblait sous son châlis.Partout où il allait, le soir, il continuait ses dessins. Quand il a été relâché, il est monté en haut d’un mirador et a fait son plus beau dessin : le paisible village de Buchenwald. Quand il est rentré chez lui, il a peint ses tableaux, a rassemblé tous ses dessins. Il n’arrivait pas à parler mais il peignait ce qu’il avait vécu . Son plus grand tableau s’appelle ’Promiscuité’. Il l’a peint entre 1960 et 1965. Beaucoup de ses dessins ont disparu car ils étaient en très mauvais état lors de la libération du camp. Jade

La libération des camps

L’insigne du soldat allemand

Quand les otages français ont été libérés par les Américains, Louis Le Gros a vu un soldat allemand et lui a pris son insigne nazi. Avec son crayon, il a écrit ’Morte la Bête’ pour dire que les Allemands étaient vaincus. Il a dessiné l’aigle avec les ailes cassées et la tête tordue comme s’il était mort. Et il a barré la croix gammée et marqué Buchenwald 12 avril 1945 car c’était le jour de la libération du camp. Tangi et Clément Enfin, libres !!Le 11 avril 1945, les Américains sont venus libérer le camp de Buchenwald. Ils ont obligé la population à venir voir les prisonniers. Les personnes qui sont venues voir les prisonniers portaient des mouchoirs sur la bouche et le nez à cause des odeurs. Les prisonniers très proches de la mort sont envoyés à l’hôpital de la Salpétrière à Paris. Trente-deux otages sont morts dans le camp. Vingt-huit ont réussi à survivre dont une quinzaine sont morts dans les mois suivants. Avant de quitter Buchenwald, Louis Le Gros est monté sur un mirador et a représenté son dernier dessin : le village de Buchenwald.Daphnée et Bérénice